• 73 - Harcelée

     

    Salut tout le monde !

     

    Je sais je ne sus plus présente du tout ici. J'ai ce qu'on pourrait appeler le syndrome de la page blanche quand il s'agit de mes propres créations. Je ne sors rien de sous ma plume. Cependant aujourd'hui en naviguant dans les tréfonds de mon ordinateur j'ai retrouvé un texte écrit pour un concours qui si je me souviens n'a jamais abouti. Compte tenu du sujet je me suis dit qu'il serait intéressant que je le publie ici. Du coup le voilà.

     

     

    Une fois, puis deux, puis trois je suis tombée

    Une fois, puis deux, puis trois je m'suis relevée

    Une fois, puis deux, puis trois j'ai essayé

    Et la dernière j'ai gagné



    J'essayais, j’essayais désespérément de les battre. J'essayais de battre ces gens qui me martyrisaient. Je me battais, seule contre tous. Je résistais, en silence, dans mon coin. Je tombais, je tombais toujours et encore. Je tombais toujours plus bas. Je ne savais pas quoi faire. Je tremblais. Je ne voulais pas les laisser gagner, me briser définitivement. Mais que faire ? Je ne pouvais rien dire : si quelqu'un apprenait que j'avais parlé cela deviendrai l'enfer. Je ne pourrais plus sortir sans prendre de risques. J'avais peur. Je ne voulais pas me laisser enterrer comme cela mais que faire ? J'avais peur. Je ne voulais pas qu'on me brise plus que je l'étais déjà.

    Une première fois j'ai essayé. On ma dit de me débrouiller. J'étais la risée de tous, la faible, la pleurnicheuse. La fille qui aime plus les livres que la vie. Je trouvais la paix lorsque je lisais : je n'était pas la seule à souffrir. Je m'identifiait à l'héroïne. J'étais comme elle : forte, respectée, aimée, et tellement plus de choses. J'étais tout ça à la fois, j'étais enfin capable de me défendre. Enfin capable de leur montrer que je n'étais pas la petite gamine pleurnicharde qu'ils croyaient que j'étais. Mais à la fin du livre, je sortais de mon royaume, l'Histoire reprenait son cour et je tombais.

    Une première fois je me suis relevée, une deuxième fois j'ai essayé. J'ai changé de stratégie. La défense était devenue mon amie. Elle me poussait à me cacher, ne rien monter, faire comme si rien ne m’atteignait. Mes tortionnaires n'étaient pas dupes. Il voyaient que ça me touchait mais comme mon mutisme les énervait, ils ont encore essayé de me briser. Mes affaires aussi ils les ont brisées : mon sac balancé au sol, mes trousses vidées, déchirées. Et moi je continuait de me cacher. Un jour, je me suis énervée, je n'ai pas pu m'en empêcher. Quand j'ai fini par cafter, on m'a bien ri au nez. « C'est toi qui prend tout mal ! On va voir si tu veux on va faire un sondage anonyme. Qui a écrit ça ? Non mais dites le si vous voulez que ça s'arrange ! » C'est pas comme ça qu'on fait. Une fois de plus je suis tombée. Tout le monde savait d'où ça venait. J'étais « une pleurnicharde ET une cafteuse ». Excusez moi de vouloir m'en sortir, de vouloir vivre pour une fois ! Par deux fois je suis tombée et par deux fois je me suis relevée.

    La dernière fois je me suis relevée. Je n'étais plus rien. Je n'étais qu'une ombre qui luttait, luttait pour ne pas se laisser submerger. Je n'arrivait plus à garder la tête au dessus de l'eau. J'étais perdue. C'était forcément moi, moi et cette fichue hypersensibilité. Je prenais tout mal. C'était forcément ça. Ou alors... ou alors j'avais la tête qu'il ne fallait pas. Ce n'était pas possible autrement. Il fallait que je prenne un peu sur moi, que j'arrête de tout prendre mal. Il fallait que je laisse glisser. Il n'y avait que moi qui souffrait de leurs agissements. Mais j'ai craqué. Non, ce n'était pas possible, l'hypersensibilité ne faisait pas tout. OK, je réagissait sûrement de façon disproportionnée, c'était sûrement ma faute mais la douleur...je ne pouvais plus la supporter. J'ai pleuré, beaucoup pleuré. On m'a écoutée, jusqu'au bout pour une fois. On m'a soutenue, on m'a dit que ce n'était pas moi. Qu'il était normal que je sois aussi mal. On m'a aidée. Pour la première fois dans ma vie j'ai vu le font du tunnel, pour la première fois quelqu'un m'a tendu la main et ne l'a plus lâchée. J'ai enfin gagné. J'ai gagné le droit de vivre une vie normale...enfin presque. J'ai gagné mais les blessures ne disparaîtront pas. J'ai gagné oui , mais à quel prix ?



    J'ai gagné contre le harcèlement,

    Ceux qui bafouaient mes sentiments

    J'ai vaincu mais j'ai perdu

    L'innocence qui m'était due

     


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